Droits des malades et fin de vie

, par  Rémi Baud

« Droits des malades et fin de vie »

« A la fin de ma vie, ce que je crains, c’est de souffrir atrocement. Je préfèrerai alors qu’on me fasse une piqûre et qu’on en finisse »...


« Moi j’ai peur qu’on me transforme en cobaye pour essayer de nouveaux médicaments sans tenir compte de ce que je souhaite »...


« Je ne veux pas finir en légume totalement à la merci de ceux qui m’entourent et pire, de devenir une charge pour mes proches »

Ces phrases et bien d’autres, vous les avez peut-être pensées vous mêmes ou entendues dans la bouche de vos proches ... Elles reflètent des craintes compréhensibles . Pourtant la France s’est dotée le 25 avril 2005 d’une loi dite « Leonetti » qui affirme le droit d’être soulagé de sa souffrance, de faire reconnaître sa volonté, même si l’on n’est plus en état de l’exprimer, de refuser les traitements quand ils ne peuvent plus guérir.
Cette loi est trop méconnue et pas suffisamment appliquée.
Dans votre intérêt et celui de vos proches, venez prendre connaissance des droits des malades en fin de vie.

Pour cela notre association a invité l’association JALMALV (jusqu’à La Mort Accompagner La Vie » à venir animer une conférence débat sur cette question à la chapelle de Concise, place de la Fontaine, le jeudi 18 octobre à 20 Heures.

Compte-Rendu de la réunion

Ce jeudi 18 octobre 2012, l’association « Concise Notre Village » qui a pour objectif de créer du lien entre les habitants, les invitaient non pas pour une fête de village, ni pour un concert, ni même pour une conférence sur le patrimoine, mais pour échanger avec l’association JALMALV (jusqu’à La Mort Accompagner La Vie ) sur le thème « droits des malades et fin de vie », bref sur la mort ! Quelle drôle d’idée ! Pourtant 25 personnes se déplacèrent pour ce sujet surprenant... D’autres habitants me confièrent qu’ils avaient été tentés de venir car ce sujet les préoccupait mais qu’ils ne l’ont pas fait car cela leur faisait peur... Comme on les comprend, car qui n’a pas au moins un peu peur de la mort.

D’ailleurs d’entrée de jeu, Marie, l’animatrice de la soirée nous proposait une vidéo de l’association JALMALV regroupant des témoignages de personnes pour qui la fin de vie faisait peur . Il est vrai que les raisons de craindre sont multiples : peur de souffrir avant de mourir, peur de mourir seul, abandonné, peur d’être victime de l’acharnement thérapeutique, d’être une charge pour les autres, de perdre sa dignité, de ne pas être informé de l’évolution de son état et de ne pas être associé aux décisions, peur de mourir de faim ou de soif...
Ces témoignages dans lesquels chacun pouvait s’identifier à une ou plusieurs ce ces peurs laissèrent pourtant l’assemblée sans voie...

Avant d’exposer comment la loi répond et apporte des réponses à ces peurs légitimes, Marie expliqua comment ce sujet de la mort est encore tabou. Pourtant comment ces jours qui précèdent la mort peuvent être précieux : C’est en effet le moment où reviennent avec une grande intensité, les questions sur le sens de la vie. Ce peut être aussi une dernière occasion qui nous est offerte pour se dire enfin les choses, pour se réconcilier, pour retrouver la paix...

Mais pour que ce temps précieux soit mis à profit, encore faut-il que le malade bénéficie d’un minimum de confort et qu’il soit bien entouré.

La loi de 2005 ’Droits des malades et fin de vie » votée à l’unanimité de l’assemblée nationale apporte des réponses satisfaisantes. Elle affirme 4 grands principes :

  1. L’acharnement thérapeutique est illégal
  2. Le malade a droit de refuser un traitement
  3. Le médecin doit tout mettre en œuvre pour soulager la douleur
  4. Chacun peut exprimer par avance ses souhaits pour organiser ses derniers moments.

Bref, cette loi apporte des réponses satisfaisantes à la majorité des situations, à condition toutefois qu’elle soit appliquée.
A la fin de l’exposé, tout le monde avait intégré l’esprit de cette loi comme le démontrèrent les réponses données par la salle à un « Quizz » que Marie avait élaboré... et chacun avait bien compris qu’il ne suffisait pas que la loi ait été publiée au journal officiel pour qu’elle s’applique, et que là, l’information et l’engagement de tous les citoyens étaient essentiels.

Louis BAUD

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