La peinture murale (chapelle de Concise)
C’est au cours des travaux de restauration de la chapelle de Concise en 1977, que la moulure restée apparente à l’extérieur attira l’attention, et permit, après l’ouverture de la fenêtre et un grattage minutieux de la couche de chaux, de découvrir la peinture murale (Mr Charles BONNET, Mr Théo-Antoine HERMANES).
Ce décor remonte sans doute possible à la fin du XIIIème siècle, ou au plus tard au début du XIVème. La technique employée est typique de cette période dans le bassin lémanique.
Des sondages permirent d’établir que seul le chevet était peint. La peinture est endommagée par deux cercles blancs qui seraient des croix de re-consécration de la chapelle. (On peut encore distinguer un cercle blanc sur chaque côté de l’abside.)
Analyse de la peinture murale
(œuvre réalisée à sec sur un mortier à la chaux, contrairement à une fresque, qui met en jeu un enduit encore frais et humide).
Il s’agit d’une frise historiée, limitée en haut et en bas par une bande décorative de « s » couchés.
Au-dessus et au-dessous, on observe un système de fausses pierres disposées en diagonale.
L’embrasure de la fenêtre est ornée de rinceaux, sur les branches desquels sont posés cinq oiseaux (trois jaunes et deux noirs).
En haut, on peut distinguer un agneau auréolé portant une bannière. On observe difficilement la hampe rougeâtre, le fanion à trois pointes et l’auréole cruciforme dont les bras de la croix sont rouges.
En bas, on devine un aigle rouge, oiseau symbolique de St Jean l’Evangéliste, symbole de la résurrection. (Th. A. Hermanes)
Composition de la frise (décollation de Saint Jean-Baptiste)
A gauche de la fenêtre, le bourreau vient de procéder au supplice de Saint Jean-Baptiste. Le Saint est debout, mains jointes, la tête auréolée gît sur le sol. La main de Dieu le bénit. Sur l’extrême gauche, on aperçoit un arbre en massue, décoré de croix de Saint Maurice.
A droite de la fenêtre, assis sur un trône, Hérode et Hérodiade ont devant eux un personnage dont ne subsiste que la partie inférieure. Tout donne à penser qu’il s’agit de Salomé présentant sur un plateau la tête de Saint Jean-Baptiste.